Considérations historiques : création, statut, missions, objectifs, évolution de la structuration de l’unité
Il faut préciser que les quelques équipes en région parisienne qui travaillaient à l’époque sur ces problèmes étaient de petite taille et dispersées (Malakoff, Fontenay et Orsay) et l’effort de coordination à travers un regroupement a été important et a nécessité beaucoup d’investissement de la part du premier directeur de l’unité, Bernard PICINBONO, actuellement professeur émérite à l’Université Paris-Sud (U PSUD) et toujours membre actif du laboratoire. Le L2S a commencé en tant que « laboratoire sans murs » pendant une période de 18 mois avant de s’implanter sur le Campus de l’Ecole à Gif-sur-Yvette, endroit où l’unité se trouve encore aujourd’hui. Ce regroupement a permis de donner une autre dynamique collective aux collaborations existantes et a permis surtout de définir une orientation globale au-delà des projections à court et moyen terme des cinq équipes impliquées : ROUBINE (électromagnétisme), DUPERDU (automatique et applications en biologie), VIAULT (commande et identification), BLANC-LAPIERRE-BERTRAND (identification des systèmes complexes avec des applications biologiques et chimiques) et PICINBONO (étude de phénomènes aléatoires), les deux dernières équipes avaient déjà la reconnaissance et le soutien du CNRS. Si les origines de l’équipe ROUBINE se trouvent à l’Université Paris VI (UPMC), sachant que E. ROUBINE effectuait de longue date la part clé de son enseignement à SUPELEC, Jean-Charles BOLOMEY (SUPELEC, puis conjointement SUPELEC et U PSUD dès 1976) contribua fortement à l’essor de cette activité au sein de l’unité.
Outre le rapprochement naturel entre les équipes travaillant dans le domaine de l’automatique, parmi les premiers éléments de politique scientifique du L2S, on cite le souhait de la direction de l’époque de développer des collaborations plus étroites entre les recherches en électromagnétisme et le traitement du signal.
Avec un potentiel de départ d’environ 30 chercheurs/enseignants-chercheurs, le L2S couvrait un spectre thématique assez large en automatique, traitement du signal et électromagnétisme et leurs applications en sciences de l’ingénieur et de la vie (émission, réception, diffraction des signaux électromagnétiques, automatique et applications physiologiques et médicales, commande et identification des systèmes énergétiques, étude des systèmes complexes auto-adaptatifs et analyse harmonique des processus aléatoires, théorie des processus stochastiques, statistique et traitement du signal en présence du bruit) et impliquait du personnel provenant du CNRS, de SUPELEC, mais également des Universités Paris-Sud (U PSUD) et Paris VI (UPMC). Cependant, il faut souligner que l’UPMC n’a jamais été tutelle de l’unité, malgré l’existence d’un laboratoire de celle-ci (Laboratoire d’Electronique Générale) hébergé à SU- PELEC, le laboratoire propre d’Elie ROUBINE (il perdura au-delà de la retraite de celui-ci, sous la direction de Walid TABBARA) et la présence concomitante de personnels UPMC effectuant leur recherche au sein du DRÉ.
A sa création, le L2S avait pour « statut celui des laboratoires propres du CNRS ». A partir de janvier 1980, à travers une convention CNRS-ESE-Université Paris-Sud (U PSUD), le L2S devient « Laboratoire Propre du CNRS et de l’ESE, associé à l’U PSUD ». A partir de 1998, l’U PSUD devient la troisième tutelle du L2S en tant qu’ « établissement co-contractant ». Devenu unité mixte de recherche en 1988 (UMR C.0014), le L2S a évolué vers une structuration sous la forme de trois Divisions « Signaux », « Systèmes » et « Ondes » reflétant ainsi, les domaines thématiques initiaux. En termes de personnel, outre les statuts de membres et de chercheurs associés, l’unité se caractérise par une forte présence CNRS (17 chercheurs, 7 ITA) par rapport aux autres institutions (SUPELEC, U PSUD, UPMC, DGA). Cette structuration a existé pendant une dizaine d’années et plus précisément, jusqu’en 1998 quand, suite à une décision entre le L2S et SUPELEC, le « Département de Recherche en Electromagnétisme » (DRÉ) est créé, en regroupant la Division « Ondes » du L2S et le « Département Electromagnétisme » de SUPELEC pour former une structure fédérative souple ayant une double mission : recherche et enseignement et dont l’activité de recherche a été rattachée au L2S.
Cette création ainsi que son rattachement scientifique au L2S ont été confirmés au travers des contrats quadriennaux CNRS-Supélec successifs à partir des années 2000. Enfin, à partir de septembre 2009, pour des raisons institutionnelles et de départs à la retraite, le personnel de l’UPMC du DRÉ a quitté définitivement l’unité. En raison du statut du personnel SUPELEC (association de loi 1901), une des conséquences de la création du DRÉ a été la mise en place d’une nouvelle approche de la politique de valorisation pour tous les contrats impliquant conjointement du personnel SUPELEC et du personnel CNRS et/ou universitaire.
Devenu UMR CNRS 8506 en 1999, le L2S a continué d’élargir son périmètre scientifique tout en restant attaché aux disciplines initiales (automatique, traitement du signal, électromagnétisme).